Commencement.
Soumis à un jeu de miroirs, le public s'observe.
Ils se mettent en marche, ensemble, le long d'un parcours circulaire,
fermé, comme celui de la Terre autour du Soleil et des astres autour de
la Terre. Mais la marche de l'homme devient visqueuse, discontinue, altérée
par une attention nouvelle, hésitante.
Division.
Le mouvement circulaire fragmente et éparpille
son foyer. Il devient un pour chaque individu. Et à l'intérieur de chacun
se stabilise. Mais en dépit de cela, un ordre apparent les contraint à
assumer des positions définies par une frontière, entraînant une assimilation
logique à un groupe ou à un autre. Le doute sur la légitimité d'ingérables
différences laisse le champ libre au soupçon. L'espace se divise. Il devient
un pour chaque individu, et à l'intérieur de chacun se stabilise. La solitude,
l'une en face d'une autre. Équilibres instables de forces, rôles échangés
à l'extrême. État désarmé, non privé de l'espoir qui réunit chaque sens
perdu.
Encore.
Et à nouveau le public s'observe et se
retrouve là. À regarder dans les mêmes directions, mais peut-être conscient
que pour chaque direction choisie, son opposé est là, autant invisible
que sensible. Un à côté de l'autre, désarmés comme avant. Et pourtant.
Déposant les armes pour vivre ensemble.
Daniele Marranca et Irénée Blin
Daniele Marranca et Irénée Blin