Délit d'identité mobilise la danse, la musique et le théâtre et mène une réflexion sur la frontière, l'accueil et l'exclusion par la mise en scène des rapports de force auxquels aucune identité ne peut être étrangère.

29 septembre 2012

DÉLIT D'IDENTITÉ EN QUELQUES MOTS...

Commencement. 
Soumis à un jeu de miroirs, le public s'observe. Ils se mettent en marche, ensemble, le long d'un parcours circulaire, fermé, comme celui de la Terre autour du Soleil et des astres autour de la Terre. Mais la marche de l'homme devient visqueuse, discontinue, altérée par une attention nouvelle, hésitante.
Division. 
Le mouvement circulaire fragmente et éparpille son foyer. Il devient un pour chaque individu. Et à l'intérieur de chacun se stabilise. Mais en dépit de cela, un ordre apparent les contraint à assumer des positions définies par une frontière, entraînant une assimilation logique à un groupe ou à un autre. Le doute sur la légitimité d'ingérables différences laisse le champ libre au soupçon. L'espace se divise. Il devient un pour chaque individu, et à l'intérieur de chacun se stabilise. La solitude, l'une en face d'une autre. Équilibres instables de forces, rôles échangés à l'extrême. État désarmé, non privé de l'espoir qui réunit chaque sens perdu.
Encore. 
Et à nouveau le public s'observe et se retrouve là. À regarder dans les mêmes directions, mais peut-être conscient que pour chaque direction choisie, son opposé est là, autant invisible que sensible. Un à côté de l'autre, désarmés comme avant. Et pourtant. Déposant les armes pour vivre ensemble.

Daniele Marranca et Irénée Blin